vendredi 10 août 2012

Oliva série V -Lancero-

Une petite merveille, un bâton gourmand fait cigare; tous les aspirants crapoteurs devraient le fumer sous peine de se voir refuser l'accès aux modules plus prestigieux.

Il est magnifique, bien construit, goûteux et pas très cher. En plus, il ne déçoit jamais (oui, c'est un Nicaraguayen), et je ne parle pas du format, d'une classe intemporelle, à faire passer la moustache de Clark Gable pour une fantaisie digne du cirque Pinder (l'odeur de pisse de chameau en moins).

Alors bien évidemment, il n'évolue pas des masses (encore que le final soit parfois haut en couleurs, avec un purin n'ayant rien à envier à un bon Partagas -de plus en plus rare, à l'image du D Especial que j'ai fumé cette semaine : une daube sans nom à sécher et reconvertir en saucisse anti-tartre pour les canines de votre Labrador-), mais ses saveurs simples et généreuses font que les vilains doigts boudinés de votre serviteur vont taper dans la boite plus que de raison quand il cherche un compagnon digne d'intérêt et sur qui il sait pouvoir compter sans contrepèterie gustative déplacée.
En contrepartie, il faudra le laisser conduire les opérations; hors de question de le brusquer, c'est le format qui dicte le rythme, un peu de patience que diable !

Bref, il sera à l'apéro rhum - single malt - Chablis - grenadine (rayez les mentions inutiles, sauf si vous aimez les mélanges) ce que le dernier verre est au processus pré-fornicatoire : un passage obligé, très plaisant et qui gagne à être bien mené pour une efficacité maximum.






mercredi 8 août 2012

Camacho Corojo -Toro-

Encore un individu qui bogarte ma cave, mais Hondurien cette fois.

Amateurs de raffinement, de subtilité, de discrétion et d'évolutivité, passez votre chemin : ce cigare est 
un rail. Une Harley sans freins traversant le désert du Mohave à tombeau ouvert. Un monument, à l'image de Clay Morrow, le président des Sons Of Anarchy qui en fume en quantité industrielle.

Ça démarre sur les chapeaux de roue, l'allumette n'a pas encore touché le cendrier qu'une puissante décharge de poivre, de bois, de terre et de cacao m'arrive directement dans les dents.

A l'exception du poivre qui disparait assez vite, ces arômes ne feront que s'intensifier au fil de la dégustation. La fumée se fait progressivement plus crémeuse et fondue, donnant l'impression que ce Toro calme le jeu niveau puissance.

Un mot sur la construction : elle est parfaite, ce qui est logique étant donné qu'il est 
Hecho a mano... mais au flip-flap ! Allumage immédiat, combustion exemplaire, tirage de cheminée... l'exact opposé d'un Cubain finalement. A ce propos, la guillotine est à proscrire, emporte-pièce petit format obligatoire sous peine de déclencher tous les détecteurs de fumée de l'immeuble.

Un excellent cigare. Viril, compagnon idéal d'une soirée alcoolisée. D'ailleurs, il s'entendrait sûrement très bien avec un Knockando 15y, dont le caractère un peu caillouteux, chocolaté et légèrement caramélisé rendra bien la pareille à notre Camacho.

L'antithèse même du snobinard : rusticité assumée, un brin macho et qui en donne beaucoup pour une poignée de dollars. "Tu vois Tuco, il y a ceux qui creusent et ceux qui fument des Camacho. Toi, tu creuses".



















Pour ceux que ça intéresse, une vidéo à 
la bande son difficilement supportable, mais qui montre bien l'intégration de la technologie au sein de la fabrique Camacho :

Rancho Jamastran -- Camacho Cigars from Camacho Cigars on Vimeo.



(Billet originellement publié en novembre 2011 sur l'ancien blog)

A bas la dégustation !


J'en vois beaucoup qui picolent du whisky, fument des cigares, voire bouffent comme des porcs. Et c'est bien normal, ce sont trois des activités de remplissage les plus prisées de l'homme Occidental. 

Halte donc à l'hypocrisie de la dégustation ! Ici on bâfre, on boit, on crapote des barreaux de chaise, et on assume.

Pourquoi un blog de plus me demanderez-vous? Simplement parce qu'on ne parlera que de cigares et de bonnes choses, point. 

Mais autant être clair dès le début, pas question de feindre ne pas voir que "savourer un Château Margot 85" revient exactement à "siffler du rouge avec le petit doigt en l'air". Et comme on n'est pas des fiottes, ici on ne fait que très peu de gymnastique auriculaire, à l'exception du crochetage nasal, pour lequel l'usage du plus fin groupe de phalanges s'avère d'une efficacité redoutable.

Asseyez-vous, il y a des cigares dans la caisse en bois et des allumettes sur la table. 
Pour ouvrir? Mettez un coup de dents, on est entre nous...