lundi 10 septembre 2012

Cubao Maduro -Rothschild-

Un cigare qui n'a rien pour lui ; il est Américain (à base de tabac Nicaraguayen) et porte un des patronymes les plus détestable, j'ai nommé Rothschild.

Je ne m'étendrai pas sur le pédigrée de cette famille de banquiers, à la tête du plus gros arsenal de voleurs et d'assassins des 200 dernières années, mais une fois de plus, l'habit ne fait pas le moineau : c'est une grande réussite. A tel point que ce beau petit trapu bronzé a disparu du marché (comme l'ensemble de la marque Cubao), victime du rouleau compresseur E.O, sorte de fossoyeur du bon goût qui ambitionne visiblement de créer un empire gustativo-cigaristique à peu près aussi médiocre et rentable que son pendant gastronomique enfourneur de Big Mac. Même si faire disparaitre un Rothschild est en soi un acte louable, féliciter le goujat n'est pas à l'ordre du jour.

Qu'importe. On en dégotte encore quelques boites au pays des cow-boy bedonnants et il serait judicieux d'exploiter les derniers stocks survivants pour s'en régaler goulument.
Dans la lignée du Lancero Oliva (dont je vous ai déjà dit tout le bien que je pense), ce petit bout est lui aussi, dans son genre, une vraie friandise :

Démarrage rapide et facile sur du chocolat noir qui serait tombé dans un feu de broussaille (un bonheur de rétro-olfaction !), s'asséchant progressivement pour tirer franco sur le cacao amer. En enfournant une paire d'amandes et des grains de café à l'approche de la bague, vous voila à la tête d'un résumé succinct mais à peu près exhaustif de la ligne gustative, simple et gourmande, de cette victime du goujat Ortega. Ortega qui ferait peut-être mieux de continuer à étoffer sa collection de chapeaux et de santiags plutôt que de terminer de tuer la poignée d'amoureux des bonnes choses, qui s'évertue encore malgré la médiocrité ambiante, à fabriquer de délicieux cigares typés et gourmands, sorte de dernier rempart à la standardisation du goût par la fadasserie aseptisée, et qui nous rappelle que les Yankees ne produisent pas que du sandwich bourratif, des bagnoles laides et des films de merde, mais aussi des bonbons fumants pour adultes. Nombre de producteurs de foin (Rocky Patel en tête) feraient bien de s'en inspirer, à l'aube de l'ouverture au marché US de la production Cubaine, et donc de la disparition définitive (et déjà bien entamée) de ses joyaux.






La boite façon "retrouvée dans l'épave d'un vieux galion de corsaires" est assez réussie.